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    Élection d'un pape?

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    vgauthier


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    Élection d'un pape? Empty Élection d'un pape?

    Message  vgauthier Mer 6 Mar - 8:16

    Qu'est-ce que c'est que cette hérésie de parler d'élection d'un pape?? C'est tout à fait grotesque. Jésus a-t-il élu Pierre? Est-t-on dans un vulgaire conseil d'administration pour parler ainsi de l'élection du successeur de Pierre?
    Non. Il n'y a pas d'élection d'un pape. Le Père choisi lui-même son pasteur par l'Esprit saint descendu sur nos cardinaux en conclave. Le pape est désigné de tout temps et son apostolat, bien ou mauvais, est déjà connu du Père par la voie du mystère. Qui osera dire le contraire et ravaler le choix du Père en une vulgaire élection des hommes?
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    Jacques Laroche
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    Élection d'un pape? Empty Re: Élection d'un pape?

    Message  Jacques Laroche Jeu 7 Mar - 11:08

    vgauthier a écrit:Qu'est-ce que c'est que cette hérésie de parler d'élection d'un pape?? C'est tout à fait grotesque. Jésus a-t-il élu Pierre? Est-t-on dans un vulgaire conseil d'administration pour parler ainsi de l'élection du successeur de Pierre?
    Non. Il n'y a pas d'élection d'un pape. Le Père choisi lui-même son pasteur par l'Esprit saint descendu sur nos cardinaux en conclave. Le pape est désigné de tout temps et son apostolat, bien ou mauvais, est déjà connu du Père par la voie du mystère. Qui osera dire le contraire et ravaler le choix du Père en une vulgaire élection des hommes?
    Une hérésie (du grec αἵρεσις / haíresis, choix, préférence pour une doctrine) désigne généralement une doctrine ou une opinion considérée comme erronée par rapport à un dogme religieux donné. Pourrais-tu nous dire quel dogme est attaqué par l'élection en conclave du pape?

    Tu dis avec raison que le Père choisi lui-même son pasteur par l'Esprit saint descendu sur nos cardinaux en conclave; concrètement, cela se produit par une élection qui réflète le choix du Père dans l'action de l'Esprit Saint sur les cardinaux réunis en conclave. Il n'y a donc aucune antinomie entre le choix du Père et une élection en conclave.
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    Jacques Laroche
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    Élection d'un pape? Empty Re: Élection d'un pape?

    Message  Jacques Laroche Sam 9 Mar - 7:46

    PAPAUTÉ, VACANCE DU SIÈGE ET "PAPE ÉMÉRITE". ÉQUIVOQUES À ÉVITER

    par Carlo Fantappiè


    La renonciation de Benoît XVI a incité un certain nombre de vaticanistes à s’improviser historiens de l’Église ou théologiens de la papauté. On a pu découvrir dans les principaux journaux des erreurs grossières qui ont été commises même par des représentants du monde universitaire (1). Mais surtout on a tiré argument de la nouveauté de ce geste pour remettre en discussion ou pronostiquer la crise de la charge pontificale.

    D’aucuns ont parlé d’une modernisation de la papauté, qui transformerait cette institution permanente en institution à terme. D’autres ont profité de l’occasion pour évoquer la nécessité de réformer la charge pontificale en la combinant avec d’autres organismes collégiaux. D’autres encore se sont risqués à prévoir la fin d’un modèle de gouvernement et d’une conception de la papauté.

    En sens inverse, certains n’ont pas accepté la renonciation qui vient d’avoir lieu, pas même en tant que décision exceptionnelle, parce qu’ils y voient une suppression de la “sacralité” du pape. D’autres vont jusqu’à estimer que la démission d’un pape est tout simplement impossible au point de vue métaphysique et mystique, parce que l’acceptation de l’élection placerait l’élu à un niveau ontologique différent (2).

    Il est évident que la renonciation de Benoît XVI a créé de graves problèmes en ce qui concerne la constitution de l’Église, la nature de la primauté du pape ainsi que le cadre et l’étendue de ses pouvoirs après la cessation de sa charge.

    Toutefois, avant de parler d’une “redéfinition” de la papauté, il faudrait tenir compte de la complexité de son élaboration théologique et canonique.

    *

    Tout d’abord il faut dire que la papauté est une charge assumée par une personne et non pas, à proprement parler, une personne qui assume une charge, même si elle en devient titulaire.

    Comme le reconnaît Max Weber, c’est au droit canonique que revient le mérite d’avoir transformé le “charisme personnel” en “charisme de charge”. Carl Schmitt ajoutera que c’est dans ces répartitions conceptuelles que “résident la force créatrice rationnelle du catholicisme et, en même temps, son humanité”.

    Dans la constitution matérielle de l’Église on distingue la “personne” et la “charge” et l’on doit pouvoir le faire. C’est aussi la condition nécessaire pour qu’“à la mort d’un pape on en élise un autre” ou pour qu’un pape puisse, dans des cas vraiment exceptionnels et pour le bien supérieur de l’Église, “renoncer à sa charge” sans commettre une faute grave devant Dieu.

    Une fois établie cette distinction, l’attribution de la sacralité, de l’infaillibilité et des autres prérogatives juridictionnelles ou honorifiques devient également claire. Dans la mesure où elles découlent de la charge (pour être plus précis : du pouvoir de gouvernement, qui est différent du simple pouvoir d’ordre, même s’il est inséparable de ce dernier), ces prérogatives disparaissent entièrement lors de la mort ou de l’éventuelle renonciation.

    De même, il convient de considérer comme dépassée, pour la doctrine canonique constante, la thèse soutenue par les traditionalistes à propos de l’impossibilité d’une renonciation à la papauté.

    Une remarquable clarification fut apportée sur ce point - et ce n’est pas un hasard - par les argumentations adoptées, au lendemain de la démission de Célestin V, par Olivi ou Egidio Romano contre les thèses des cardinaux Colonna.

    Il faut en effet se rappeler que la personne du pape n’est pas marquée d’un caractère indélébile, puisque la charge dont il est titulaire ne représente pas un quatrième degré des ordres sacrés après l’épiscopat et que le pape n’est pas un évêque supérieur aux autres quant à son pouvoir d’ordre.

    Celui qui est élu évêque de Rome (c’est là la cause efficiente de la papauté) succède dans la charge qui fut exercée en premier lieu par l’apôtre Pierre et donc il “hérite” des pouvoirs de gouvernement ou de juridiction conférés à ce dernier directement par le Christ en tant que pasteur de toute l’Église.

    *

    Mais la renonciation pontificale pose une seconde question, celle du vide de pouvoir dans l’Église.

    Ce n’est qu’en raisonnant à propos de la source de ce pouvoir du pape et de celui du collège épiscopal que l’on peut définir correctement le caractère unique de la fonction papale et les limites de son pouvoir.

    Pour cela il est essentiel d’éviter une double confusion qui transparaît en ce moment dans le langage des commentateurs.

    La première confusion est établie entre l’organisation canonique et le système dynastique ; en ce cas, la papauté serait une monarchie absolue héréditaire dans laquelle chaque pape succéderait à son prédécesseur et non pas à Pierre.

    Cela fait que les pouvoirs d’un nouveau pape seraient limités par les décisions du précédent, ce qui n’est pas admis, et cela donnerait au pape la possibilité théorique, dont nous verrons qu’elle est inconsistante, de nommer son successeur.

    La seconde confusion est établie entre le système canonique et le système représentatif démocratique ; en ce cas le pape recevrait une sorte de mandat de l’Église, en l’espèce de l’assemblée de tous les évêques (concile œcuménique), ou d’une représentation de celui-ci (synode des évêques), ou bien du collège cardinalice qui, depuis près de mille ans, bénéficie de l’exclusivité pour son élection.

    La doctrine catholique affirme au contraire que le pape est revêtu de son pouvoir primatial - au double niveau de chef du collège épiscopal et de chef de l’Église - directement par le Christ à travers son acceptation de l’élection légitime effectuée par le collège des cardinaux. Cela signifie que ce dernier est conçu comme l’organe de la volonté divine. Il perd en effet tout pouvoir après avoir accompli sa mission.

    Quant au collège des évêques, il tire ses pouvoirs du collège apostolique mais il ne peut pas les exercer indépendamment de son chef, parce que le collège “n’existe pas sans sa tête” (Concile Vatican II, "Nota explicativa prævia").

    Par conséquent, dans les périodes de vacance du siège apostolique, le collège des évêques ou ce qui le représente ne peuvent pas accomplir les actes propres à ce collège. Un concile ou un synode des évêques en cours ne sont pas dissous mais restent suspendus "ipso jure" jusqu’à ce qu’une décision soit prise par le nouveau pape. C’est au collège des cardinaux et pas à d’autres institutions possibles qu’est confié le gouvernement de l’Église pour l’expédition des affaires courantes ou urgentes, avec cette précision que les cardinaux n’ont aucun pouvoir en ce qui concerne les affaires qui incombent au pontife romain, y compris les règles relatives à l’élection du nouveau pape.

    *

    Il vaut la peine de s’arrêter sur ce troisième et dernier point pour préciser, par deux références historico-doctrinales, le problème des éventuelles interférences entre un pape et l’autre ou entre un pape régnant et ce que l’on appelle un “pape émérite”.

    Tout d’abord je voudrais évoquer une théorie, longuement discutée, à propos du droit du pape de nommer son successeur, d’en donner le nom ou d’intervenir dans son élection.

    Cette hypothèse a été formulée en deux occasions. La première fois, en 1877, par les journaux italiens et européens qui, après la promulgation du dogme de l’infaillibilité pontificale, élaborèrent une étrange théorie à propos du droit qu’aurait eu le pape de garder "in pectore" le nom du futur élu, ou de son droit de nommer un pape "coadjuteur" avec droit de succession, résidant au palais du Latran et bénéficiant des honneurs et insignes réservés au pontife son prédécesseur, à l’exclusion de la tiare à trois couronnes.

    En 1902 la presse européenne remit en circulation l’idée d’une possible nomination de son successeur par Léon XIII. Dans les deux cas, il s’agissait, entre autres, d’éliminer à la racine toute interférence extérieure de type politique dans la nomination d’un pape ou d’éviter la constitution de partis au sein du conclave.

    La même année, un canoniste français de tendance ultramontaine, G. Péries, écrivit une brochure bien informée pour montrer le manque de fondements de ces opinions, qui étaient d’ailleurs déjà apparues au XVIe siècle. Tout en rappelant le droit qu’avait le pape d’établir les règles de l’élection, d’en fixer la date et le lieu et de déterminer qui devait y participer, il niait absolument que le pape ait le droit de désigner lui-même, de manière obligatoire, celui qui lui succéderait sur le siège apostolique.

    L’autre référence historico-doctrinale utile pour faire la lumière sur les problèmes actuels de l’Église remonte au Moyen Âge. Il s’agit de l’opinion de deux canonistes du XIIe siècle, Baziano et Uguccione da Pisa, qui s’attachèrent à commenter, dans la cause VIII du Décret de Gratien, la coexistence de saint Augustin et de Valère comme évêques de la même ville.

    Ces deux canonistes se demandèrent si une telle coexistence était également possible dans le cas de la papauté. Ils répondirent l’un et l’autre par la négative. Non seulement une telle éventualité – affirmèrent-ils – aurait été une source de schismes, mais elle aurait rendu l’Église “bicéphale”. Le commentaire du grand Uguccione fut que ce n’est que dans un corps déformé qu’il peut y avoir plusieurs têtes, alors que c’est à un seul qu’il a été dit : "Tu vocaberis Cephas".

    *

    Conclusion. Dans l'important pontificat de Joseph Ratzinger le retour en force du lien entre "theologia" et "ratio", ainsi qu’entre "lex orandi" et "lex credendi", n’a pas été complété par une réaction aussi positive pour le lien entre "theologia" et "jus canonicum", en tant que composante essentielle de la forme catholique du christianisme.

    Depuis cinquante ans, peu de choses ont été faites jusqu’à ce jour pour créer un pont renouvelé entre l'ecclésiologie de Vatican II et la rationalité juridico-canonique.

    Alors que c’est justement grâce à cette dernière que la stabilité de l’Église se sert d’institutions, de règles et de procédures qui permettent de résoudre les situations de crise en garantissant la continuité des institutions.
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    vgauthier


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    Message  vgauthier Dim 31 Mar - 10:29

    Article fort bien étoffé et intellectuellement sans reproche. Mais c'est bien là son défaut le plus crucial. À trop vouloir « expliquer » un sujet si vaste en termes significatifs, on tombe nécessairement dans des particularités qui éloignent de sa simple compréhension. Car en effet, il n'y a pas lieu de rhétoriser à grands renforts d'argumentation savante appuyée sur le droit canonique pour comprendre que le siège pontifical n'est ni une fonction ni encore une charge tel que l'emploi l'auteur. Pas plus d'ailleurs que l'on puisse concevoir qu'il y a « élection » d'un pape. Pierre a tiré son autorité directement du Christ lui-même (donc de Dieu dans sa conception trinitaire). Il n'a pas été élu par ses pairs (les apôtres en l'occurrence) mais investie d'un état de source divine. Le caractère sacré est justement ce qui donne un « état » au siège de la chrétienté lequel empêche toute autre conception matérialiste en ravalant cet état à une vulgaire fonction, charge ou poste.
    L'état papal est nécessairement permanent puisqu'il représente la continuation du ministère du Christ sur terre. Tout comme ce dernier, les liens qui s'y rattachent ne peuvent qu'être rompus par source divine dans le choix du Père de rappeler à lui son vicaire par la mort. Et celle-ci rappelle ponctuellement aux hommes, par extension, que la mort d'un pape, gardien de l'Église, est le renouvellement de la mort et de la résurrection du Christ chaque fois que du haut de la galerie centrale de Saint-Pierre de Rome, l'Esprit saint annonce urbi et orbi, « Habemus Papam ».
    Benoît XVI était interdit d'abdication. À mon avis, il en répondra.
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    Message  Jacques Laroche Lun 1 Avr - 17:42

    Vgauthier à écrit:
    Pierre a tiré son autorité directement du Christ lui-même (donc de Dieu dans sa conception trinitaire).
    Je te remercie de mettre en évidence l'autorité de l'apôtre Pierre, autorité qui dérive de l'élection divine par la Christ. Je te ferai remarquer que les autres apôtres sont investis également de cette même autorité.

    " Puis il gravit la montagne et il appelle à lui ceux qu’il voulait. Ils vinrent à lui,14 et il en institua Douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher,15 avec pouvoir de chasser les démons.16 Il institua donc les Douze, et il donna à Simon le nom de Pierre" (Marc 3, 13-16)
    Cette autorité apostolique remis par la Christ aux apôtres s'exerce dans la mission qui leur est confié par la Christ d'édifier l'assemblé des fidèles et de les baptiser ...
    Concrètement, il s'agit d'une charge, d'un ministère qui comprends plusieurs fonctions pour arriver à la fin pour laquelle le Christ leur donne cette autorité.

    Je te met plusieurs citations qui te montre le concret de la charge et du ministère que le Christ leur confie.

    "Voilà pourquoi, miséricordieusement investis de ce ministère, nous ne faiblissons pas" (2 Corinthiens 4,1)

    "Nous ne donnons à personne aucun sujet de scandale, pour que le ministère ne soit pas décrié.4 Au contraire, nous nous recommandons en tout comme des ministres de Dieu" (2 Corinthiens 6,3-4)

    "Et de cet Evangile je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m’a confiée en y déployant sa puissance" (Ephésiens 3,7)

    "Car je suis devenu ministre de l’Eglise, en vertu de la charge que Dieu m’a confiée, de réaliser chez vous l’avènement de la Parole de Dieu,26 ce mystère resté caché depuis les siècles et les générations et qui maintenant vient d’être manifesté à ses saints" (Colossiens 1,25-26)

    "Nous vous demandons, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui se donnent de la peine au milieu de vous, qui sont à votre tête dans le Seigneur et qui vous reprennent.13 Estimez-les avec une extrême charité, en raison de leur travail." (1 Thessaloniciens 5,12-13)

    "Pour toi, sois prudent en tout, supporte l’épreuve, fais oeuvre de prédicateur de l’Evangile, acquitte-toi à la perfection de ton ministère." (2 Thimothé 4,5)

    "En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères, – ils étaient réunis au nombre d’environ 120 personnes, – et il dit :16 “Frères, il fallait que s’accomplît l’Ecriture où, par la bouche de David, l’Esprit Saint avait parlé d’avance de Judas, qui s’est fait le guide de ceux qui ont arrêté Jésus.17 Il avait rang parmi nous et s’était vu attribuer une part dans notre ministère... Or il est écrit au Livre des psaumes : Que son enclos devienne désert et qu’il ne se trouve personne pour y habiter. “Et encore : Qu’un autre reçoive sa charge.21 “Il faut donc que, de ces hommes qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu au milieu de nous,22 en commençant au baptême de Jean jusqu’au jour où il nous fut enlevé, il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection.”23 On en présenta deux, Joseph dit Barsabbas, surnommé Justus, et Matthias.24 Alors ils firent cette prière : “Toi, Seigneur, qui connais le coeur de tous les hommes, montre-nous lequel de ces deux tu as choisi25 pour occuper, dans le ministère de l’apostolat, la place qu’a délaissée Judas pour s’en aller à sa place à lui.”26 Alors on tira au sort et le sort tomba sur Matthias, qui fut mis au nombre des douze apôtres." (Actes 1,12-26)

    Ce que les apôtres transmettent dans la succession apostolique à travers l'imposition des mains est effectivement cette autorité du Christ qui concrètement s'exerce dans la charge et le ministère que le Christ leur confie.

    En ce qui concerne le ministère pétrinien, il ne s'agit pas d'un autre degré des ordres sacrés comme le fait remarquer à juste titre Carlo Fantappiè:

    "Il faut en effet se rappeler que la personne du pape n’est pas marquée d’un caractère indélébile, puisque la charge dont il est titulaire ne représente pas un quatrième degré des ordres sacrés après l’épiscopat et que le pape n’est pas un évêque supérieur aux autres quant à son pouvoir d’ordre.

    Celui qui est élu évêque de Rome (c’est là la cause efficiente de la papauté) succède dans la charge qui fut exercée en premier lieu par l’apôtre Pierre et donc il “hérite” des pouvoirs de gouvernement ou de juridiction conférés à ce dernier directement par le Christ en tant que pasteur de toute l’Église."
    La charge particulière transmise par le Christ à Pierre est d'affermir ses frères, ce qui inclut bien sûre certaines prérogatives comme l'infaillibilité pontificale:

    “Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme froment ;32 mais moi j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères.” (Luc 22,31-32)
    Tu semble vouloir investire le pape d'un état sacré ou d'un degré d'ordre différent des autres apôtres, ce qui n'est pas le cas. Oui Jésus a prié spécialement pour celui qui a la fonction et la charge d'affermir ses frères avec la promesse d'assistance d'infaillibilité. Mais cela n'a pas imprimé un caractère indélébile dans une personne. C'est la charge confié par le Christ à Pierre et à ses successeurs qui est revêtu de l'assistance christique.
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    Message  vgauthier Mar 2 Avr - 8:28

    Tu semble vouloir investire le pape d'un état sacré ou d'un degré d'ordre différent des autres apôtres, ce qui n'est pas le cas.

    Curieux comme affirmation. Par définition même, bien sûr que le pape est investi d'un état sacré. Comment pourrait-t-il en être autrement, lui, le missionnaire du Christ? Comment peut-on concevoir autrement cet état de source divine? Les citations que tu proposes vont d'ailleurs tous en ce sens en « consacrant » Pierre le Premier ministre de Dieu (les apôtres étant investis tout autant de cette « charge » ministérielle. L'économie générale des textes emporte le caractère sacré de cette mission (le terme « ministère » étant éthymologiquement relatif à l'accomplissement d'une « mission ») alors que la « charge » de celle-ci réfère au poids de cette responsabilité et non à l'occupation d'un poste, si élevé soit-il.

    Je ne partage donc pas la vision de Fantappiè. En tant que pasteur de l'Église chrétienne, le pape ne saurait être qualifié d'évêque en part égal avec les autres évêques quant à son pouvoir d'ordre. Tout comme en politique, le premier ministre occupe une fonction exécutive de même nature que les ministres, son pouvoir décisionnel prévalant ne saurait toutefois être discuté. Il en est de même pour le premier ministre de Dieu. S'il faut parler d'un quatrième ordre dans l'épiscopat, alors oui, le pape seul occupe bel et bien celui-ci, n'en déplaise à Fantappiè.
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    Message  Jacques Laroche Mar 2 Avr - 15:56

    vgauthier a écrit:Tu semble vouloir investire le pape d'un état sacré ou d'un degré d'ordre différent des autres apôtres, ce qui n'est pas le cas.

    Curieux comme affirmation. Par définition même, bien sûr que le pape est investi d'un état sacré. Comment pourrait-t-il en être autrement, lui, le missionnaire du Christ? Comment peut-on concevoir autrement cet état de source divine? Les citations que tu proposes vont d'ailleurs tous en ce sens en « consacrant » Pierre le Premier ministre de Dieu (les apôtres étant investis tout autant de cette « charge » ministérielle. L'économie générale des textes emporte le caractère sacré de cette mission (le terme « ministère » étant éthymologiquement relatif à l'accomplissement d'une « mission ») alors que la « charge » de celle-ci réfère au poids de cette responsabilité et non à l'occupation d'un poste, si élevé soit-il.

    Je ne partage donc pas la vision de Fantappiè. En tant que pasteur de l'Église chrétienne, le pape ne saurait être qualifié d'évêque en part égal avec les autres évêques quant à son pouvoir d'ordre. Tout comme en politique, le premier ministre occupe une fonction exécutive de même nature que les ministres, son pouvoir décisionnel prévalant ne saurait toutefois être discuté. Il en est de même pour le premier ministre de Dieu. S'il faut parler d'un quatrième ordre dans l'épiscopat, alors oui, le pape seul occupe bel et bien celui-ci, n'en déplaise à Fantappiè.
    Pourrais-tu nous dire exactement ce qu’est un « état sacré » et en quoi cela consiste exactement ?


    Pour le reste, il me semble que l’on joue beaucoup sur les mots ici. Voici quelques définitions de ministère tirées du Larousse et de wikipedia ou l’on retrouve les termes de fonction et de charge que tu cherches tant à exclure :


    Un ministère peut désigner, selon le contexte, la fonction exercée par un ministre, le bâtiment où sont situés le cabinet du ministre ou ses services ou, plus généralement, l'entité formée par le ministre concerné et ses services et qui assume la responsabilité des tâches spécifiques qui lui sont confiées. (Wikipedia)


    Dans le Larousse, le sens littéral de ministère est « la charge, l’emploie, la fonction créant des devoirs ».


    Les ministères ecclésiastiques sont les fonctions nécessaires à l'organisation des différentes institutions religieuses. (Wikipedia)

    La confusion vient peut-être du fait que tu confonds ministère et sacrement de l’ordre. Pour l'Église, l'ordre est le sacrement par lequel la mission confiée par le Christ à ses Apôtres continue à être exercée dans l’Église, jusqu’à la fin des temps. En plus du don de la grâce divine, le sacrement de l'ordre marque l'âme d'un caractère indélébile qui « permet d’exercer un pouvoir sacré au nom et par l’autorité du Christ pour le service du Peuple de Dieu ». Mais il ne faut pas confondre l’ordre (qui lui marque la personne qui le reçoit) et les ministères que cette personne exerce. Il n’y a que trois degrés du sacrement de l’ordre, diacre, prêtre et évêque. Le ministère pétrinien n’est pas en soi un quatrième degré comme tu le laisse entendre. Il est une fonction (charge, ministère) confié par le Christ à Pierre et à ses successeurs avec promesse de l’assistance christique.
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    Message  vgauthier Mer 3 Avr - 7:58

    La confusion vient peut-être du fait que tu confonds ministère et sacrement de l’ordre. Pour l'Église, l'ordre est le sacrement par lequel la mission confiée par le Christ à ses Apôtres continue à être exercée dans l’Église, jusqu’à la fin des temps. En plus du don de la grâce divine, le sacrement de l'ordre marque l'âme d'un caractère indélébile qui « permet d’exercer un pouvoir sacré au nom et par l’autorité du Christ pour le service du Peuple de Dieu ». Mais il ne faut pas confondre l’ordre (qui lui marque la personne qui le reçoit) et les ministères que cette personne exerce. Il n’y a que trois degrés du sacrement de l’ordre, diacre, prêtre et évêque. Le ministère pétrinien n’est pas en soi un quatrième degré comme tu le laisse entendre. Il est une fonction (charge, ministère) confié par le Christ à Pierre et à ses successeurs avec promesse de l’assistance christique.

    Quant à la l'état sacré ou sacralisation si tu préfères, tu en conviens à ce que je lis. En fait, je ne vois pas ce que je pourrais rajouter de plus à ce que tu dis. D'une part, un « sacrement » est bel et bien l'acte par lequel on « sacre » et le « pouvoir » et l'état de celui qui l'exerce sont indissociable l'un de l'autre quant au caractère sacré du tout. Ainsi, comme d'ailleurs tu l'exprimes si bien, l'état sacré relève de l'investissement d'un don de grâce divine. Ce n'est pas l'homme qui ainsi sacré mais le pape en tant qu'héritier de Pierre dans sa « charge » pastorale. Où est ton problème si tu dis la même chose que moi à ce sujet?

    Par ailleurs, l'expression « ministère » ne doit pas être réduit ici à des définitions, disons, laïques, si justes soient-t-elles en contexte. Tout comme l'expression « charge » en termes théologiques dont j'ai évoqué le sens dans mon dernier message, le ministère du pape est la mission qu'il a charge d'accomplir.

    Quant aux trois degrés du sacrement de l'ordre, pourrais-tu m'indiquer s'il s'agit là d'une instruction du Christ où s'il s'agit plutôt d'une organisation ecclésiastique? En fait, je ne vois nul part quelqu'empêchement à considérer le l'état papal comme l'ordre ultime (le quatrième si tu préfères l'exprimer ainsi).
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    Message  vgauthier Ven 5 Avr - 8:05

    Bon, je suis heureux de constater que tu as enfin compris.Cool
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    Message  Jacques Laroche Ven 5 Avr - 10:18

    vgauthier a écrit:Bon, je suis heureux de constater que tu as enfin compris.Cool

    Comme le dit Anatole France, "Mieux vaut comprendre peu que comprendre mal."

    Et comme le dit Lafontaine: "Rien ne sert de courir; il faut partir à point."

    Basketball

    Je te reviens!
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    vgauthier


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    Message  vgauthier Ven 5 Avr - 16:07

    Pensée du jour :

    Et une rumeur qui ne tient pas debout ne l'empêche nullement de courir.
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    Message  Jacques Laroche Dim 7 Avr - 21:39

    vgauthier a écrit:
    Quant à la l'état sacré ou sacralisation si tu préfères, tu en conviens à ce que je lis. En fait, je ne vois pas ce que je pourrais rajouter de plus à ce que tu dis. D'une part, un « sacrement » est bel et bien l'acte par lequel on « sacre » et le « pouvoir » et l'état de celui qui l'exerce sont indissociable l'un de l'autre quant au caractère sacré du tout. Ainsi, comme d'ailleurs tu l'exprimes si bien, l'état sacré relève de l'investissement d'un don de grâce divine. Ce n'est pas l'homme qui ainsi sacré mais le pape en tant qu'héritier de Pierre dans sa « charge » pastorale. Où est ton problème si tu dis la même chose que moi à ce sujet?
    Tu m'a mal lu ou mal compris car j'ai dissocié dès le début le ministère pétrinien du sacrement de l'ordre en cherchant à t'expliquer la distinction qui existe entre sacrement de l'ordre et ministères qui s'y rattache (ou pas).

    L'amalgame indissociable (melting pot) que tu cherche à faire entre acte sacré, pouvoir et état d'une personne mène à cette confusion. Ces différents éléments ne constituent pas un bloc monolithique d'une seule réalité qui empêche chacun d'être considéré séparément et d'avoir sa réalité propre. Exemple: un évêque qui cesse d'exercer son ministère de pasteur d'un diocèse (pouvoir relié à sa charge), pour x ou x raisons comme l'âge, ne perds pas le caractère indélébile sur son état (personne) imprimé lors de sa consécration comme évêque. Il reste un évêque même s'il n'exerce plus de ministère.

    Et il faut savoir que seul certains sacrements impriment un caractère indélibile dans la personne, dont le sacrement de l'ordre, le baptême et la confirmation.
    En ce qui concerne le pape, il n'y a pas de sacrement lié à cette fonction et donc pas d'état sacré indélébile imprimé dans une personne. Oui le fait d'être pape comporte une certaine sacralité, infaillibilité et d'autres prérogatives juridictionnelles, mais celles-ci ne dérivent pas d'un caractère indélébile imprimé dans la personne (état). Ces prérogatives du pape découlent de la charge confiée par le Christ aux successeurs de Pierre, du pouvoir de gouvernement (différent du pouvoir d’ordre). Un pape qui renonce à sa charge, à son pouvoir de gouvernement, perds les prérogatives liées à sa charge car ces prérogatives ne sont pas liées à sa personne mais bien à la charge qui lui est confiée par le Christ avec promesse d'assistance.

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